Compte rendu des groupes de travail sur la Formation professionnelle des 7 et 9 juin

Le 7 juin

Cette réunion était consacrée au recrutement. L’analyse livrée par Didier Hue au nom de la DPMA est la suivante. Les concours de recrutement souffrent aujourd’hui d’un trop grand académisme (vérification des connaissances). De surcroît le ministère a tendance à s’adresser de façon indifférenciée à un public qui pourrait être intéressé par une carrière au sein du MINEFI, sans se soucier ni des profils de compétence qui seront utiles au ministère, ni de la diversité des composantes de la société française.

Dans le même temps, le ministère doit faire face aux évolutions des missions et leurs conséquences : On entre dans la Fonction publique pour longtemps mais on y exercera 2 ou 3 métiers parfois très différents. Cela nécessite que « nous » évitions de recruter soient des hyper spécialistes soient uniquement des généralistes.

Cela conduit la DPMA à retenir les préconisations suivantes :

A) Adapter la structure des épreuves des concours.

  1. Abandonner une vision trop académique des concours et pour ce faire d’introduire une épreuve orale destinée (pour les externes) à apprécier les motivations du candidat et son aptitude à exercer des fonctions au sein du MINEFI. Pour les internes cet oral serait centré sur l’expérience professionnelle et la capacité à exercer des fonctions d’un niveau supérieur.
  2. Cela suppose une formation adéquate des jurys et une plus grande ouverture vers l’extérieur.
  3. Cela suppose aussi un « rééquilibrage des grands profils de compétence des agents recrutés à l’externe » avec une réorganisation des épreuves techniques pour les externes A : les matières seraient réparties avec 2 dominantes obligatoires, l’une juridique et l’autre économique et scientifique.
  4. Une place plus grande serait donnée aux savoir faire professionnels dans les concours internes. Cette nouvelle architecture des épreuves, combinée avec un choix de sujets appropriés, permettrait d’envisager l’ouverture des concours internes du ministère à des agents venant d’autres ministères sans défavoriser ceux du ministère souhaitant accéder à la catégorie A.
  5. Un schéma voisin serait proposé pour les concours B, externe et interne.
  6. l’épreuve écrite de culture générale serait modifiée et remplacer par :
    • Une note de synthèse pour la catégorie A.
    • Un résumé de dossier avec réponse à des questions pour la catégorie B.
  7. Les épreuves orales feraient l’objet d’une pondération accrue dans le total des points nécessaires pour être admis.

B) Revoir le mode d’organisation des concours

  1. Instauration d’une banque d’épreuve pour les A, c’est-à-dire instaurer un socle ministériel pour les écrits d’admissibilité et une autonomie directionnelle pour les oraux d’admission.
    Ne concernerait que les externes et il est suggéré de commencer par le A avant de l’étendre au B.
    Pour les concours internes, qui s’inscrivent dans un processus de promotion sociale, donc dans une problématique différente, il est proposé de laisser leur organisation dans un cadre directionnel.

C) Diversifier les publics et améliorer l’égalité des chances.

Au delà du « PACTE » pour les agents de catégorie C, deux axes sont proposés :

  • Mener des campagnes d’information sur les métiers du ministère.
  • Améliorer les dispositifs spécifiques de préparation aux concours externes (étudiants boursiers, lycéens des quartiers difficiles).

Un nouveau groupe de travail devrait se réunir fin 2006, avant de passer au stade opérationnel et ce n’est pas avant 2009 que les nouveaux recrutements sur ces nouvelles bases pourraient intervenir.

Résumé d’intervention de la CGT :

Il y a d’habitude consensus sur formation, il n’est pas sur que cela dure, et pourquoi une telle volonté d’aboutir aussi vite. Certains termes employés sont inquiétants : nous pensons notamment à ce mot de profil. Pour le reste, c’est une chose de constater la diversité des composantes de la société française, C’en est une autre que de continuer à organiser sa segmentation. Nous sommes des syndicalistes, donc nous partageons les approches optimistes et nous souhaitons d’ailleurs que l’on vérifie ce qui est annoncé, à savoir une inversion du marché du travail rendant le MINEFI moins attractif. Mais en la matière nous invitons à beaucoup de prudence. Nos autres remarques porteront sur les points suivants :

  • Sur l’épreuve orale rédigée ainsi « apprécier les motivations du candidat », ce n’est rien moins à nos yeux qu’une autre forme de l’entretien d’embauche que vous nous disiez avoir fait disparaître à la demande des fédérations syndicales, en tout cas la notre. Il faut que ce soit clair, sous cette forme, c’est NON pour nous. Nous nous interrogeons sur ce qui implique cette idée d’ouvrir les jurys sur l’extérieur.
  • Sur le rééquilibrage des grands profils de compétence nous réitérons ce que nous avons dit plusieurs fois, nous restons favorables à un concours pluraliste, ouvert à tous.
    Nous sommes extrêmement réservés quant à la pondération des entretiens oraux.

Réponse Verdier :
« Toutes ces propositions sont encore à travailler et à discuter, et je n’ai pas l’impression de hâter les choses. Il y a une opposition forte entre nous quant à l’épreuve orale. Pour moi, cette nouvelle épreuve pourrait gommer les discriminations sociales, et nous permettre de discerner l’intérêt pour travailler pour la Fonction Publique d’Etat, c’est pour cela qu’il est nécessaire d’avoir un oral bien conduit avec un jury professionnalisé.

Il est vraisemblable que le CTPM du 4 juillet sera présidé par le ministre qui pourrait faire des « annonces ».

Le 9 juin

La réunion du 9 juin avait à l’ordre du jour la question de la formation initiale.

Dans la présentation des débats, Didier Hue insiste sur les éléments suivants : « Il faut réfléchir sur les contenus pédagogiques de la formation initiale, il ne faut pas avoir peur d’une vision utilitariste de cette formation et il y a un consensus entre nous sur la nécessité d’une formation tout au long d’une vie professionnelle.

Le public des écoles est diversifié (interne/externe) doit-on apporter strictement la même formation à tous ? Il faut également s’interroger sur la nouvelle façon de prendre en compte puis de mesurer les acquis professionnels. Le stage pratique des A est à améliorer fortement, d’où ces propositions de leur demander maintenant des travaux pendant les 6 mois de stage et de ne procéder à la titularisation qu’au bout de 18 mois ».

Résumé d’intervention de la CGT

« Nous sommes effectivement d’accord pour considérer que la formation continue est primordiale. Au delà nos désaccords sont profonds et nous n’avons pas réponse à tout aujourd’hui, c’est d’ailleurs pour cela qu’il nous faut du temps, y compris après le CTPM du 4 juillet. Pour notre fédération, les écoles de formation ne sont pas des écoles d’application. Elles sont des écoles de découverte, d’apprentissage pour les uns, d’approfondissement pour les autres. OK pour renforcer la dimension pédagogique du stage pratique, et nous ne sommes pas opposés à la mise en place d’un tuteur. Mais il s’agit d’un petit oui et d’un gros mais. Concernant le tutorat : qui, comment, où (lien hiérarchique, charges de travail, etc…). Et surtout nous sommes résolument contre le stage probatoire.

Sur les parcours différenciés, grosse réticence car l’égalité de traitement des agents suppose à nos yeux un concours identique, ce qui est le cas, et une formation identique.

Personnalisation : OUI, individualisation : NON.

Nous sommes ouverts à une réflexion sur la déclinaison pratique de la prise en compte des acquis professionnels. »

Réponse de la DPMA aux fédérations

« Je me félicite de la qualité de nos échanges. Le Ministre s’exprime le 4 juillet. Je lui transmettrai comme il se doit vos remarques et notamment votre très forte et vive opposition à la notion de stage pratique probatoire. » (Notre fédération s’étant déclarée agacée par Messieurs Hue et Verdier par leur insistance à parler de stage probatoire).

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