Télétravail : dans l’intérêt des salarié.e.s ou du patron ?

Selon une enquête Ipsos publiée jeudi 3 novembre une majorité de Français (65 %) travaillant dans un bureau se disent intéressés par le télétravail ou le travail nomade. Ce mode d’exercice de l’activité professionnelle est associé en premier lieu, par l’ensemble de la population, à un atout pour réduire les embouteillages autoroutier (79 %), « faciliter la décentralisation économique » en dehors de la capitale et des grandes villes (71 %) et pour le rythme de vie (70 %). Travailler plus souvent dans des espaces de coworking (lieux de travail partagés), cafés et autres salles de réunions partagées ne recueille qu’une courte majorité (52 %).

Cette étude montre que pour la majorité des salariés, le télétravail, entendu comme le travail à domicile, répond à la problématique du temps de trajet domicile/ travail et de l’articulation entre la vie personnelle et professionnelle. Selon différentes études (INSEE, Observatoire des territoires), le temps de trajet moyen est en augmentation, surtout aux franges des grandes aires urbaines.

Ce sont les conséquences des politiques d’aménagement du territoire qui depuis des années, ne visent plus à un développement harmonieux et équilibré des territoires, mais à « mettre le paquet » sur des métropoles se développant au milieu d’espaces ravagés économiquement et socialement. Alliées à une politique du logement encourageant la rente et la spéculation plutôt que la réponse aux besoins, et aux sous-investissements dans les transports publics, ces politiques provoquent un éloignement toujours plus grand des salarié.e.s de leur lieu de travail. Pour pouvoir travailler, il faut se rendre dans une métropole où il est impossible de se loger.

Néanmoins, le développement des nouvelles technologies de l’information rendent possible pour de nombreuses activités tertiaires le travail à domicile ; rejoignant le besoin exprimé par les travailleurs pour améliorer leurs conditions de vie qui se dégradent. Le télétravail ne doit pas être l’occasion de permettre au patronat de ramener les salariés à un statut de tacherons comme cela était le cas au XIXe siècle. Il s’agit donc au contraire de se nous battre pour que ce mode de travail rendu possible par les nouvelles technologies se mette en place dans l’intérêt des salarié.e.s.

Ainsi, il s’agit d’obtenir une mise en œuvre sur la base du volontariat, réversible et sous le contrôle des instances représentatives du personnel, l’analyse des conditions de mise en œuvre par les CHSCT, la présomption d’accident de travail, la limitation du nombre de jours télétravaillés pour éviter un isolement préjudiciable au salarié, la prise en charge totale des frais engagés, l’assurance d’un droit réel à la déconnexion...

La CGT fait des propositions sur le sujet, nous participons aux discussions que ce soit au niveau fonction publique ou ministériel, nous avons signé des accords dans le secteur semi-public économique et financier. Cependant, dans les administrations de Bercy, la mise en place du télétravail risque de se faire sans prendre en compte l’intérêt des salarié.e.s ; en cause : un arrêté ministériel pris cet été, et dont le contenu est moins-disant par rapport aux possibilités données par le décret fonction publique du mois de février dernier !

Gagnons le télétravail dans l’intérêt des salarié.e.s par la négociation et surtout la mobilisation de toutes et tous.

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