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Mai 68 à la Banque de France : Rien n’est jamais fini !

Ce fut le titre d’un journal de la CGT Banque de France paru en septembre 1968.

Certes, l’histoire ne se répète jamais mais il faut bien convenir que les grandes victoires sociales que notre pays a connues ont été acquises par la convergence des luttes et cette conviction centenaire que « le pouvoir ne cède qu’à la suite d’une action opiniâtre et persévérante ».

" il n’est pas une cellule de l’activité humaine qui n’apporte sa peine et sa revendication ".

En septembre 1968, le journal de la CGT Banque de France contenait cette analyse : « dans cette grande vague d’espérance qui a envahie la France entière, il n’est pas une cellule de l’activité humaine qui n’apporte sa peine et sa revendication ». « Les travailleurs ont pris conscience de leur force et ont été portés par un enthousiasme et une espérance qui ont permis de remporter de grands succès ».

Après deux semaines de grève solidaires et confédérées, une grève unitaire à cinq syndicats (CGT – CFDT – SNA – CFTC – CGC) le siège de la Banque de France fermé, les résultats de la lutte furent impressionnants :

  • salaires : après des pressions sur les salaires imposées par la tutelle, les grévistes obtenaient une augmentation de 13,77% des salaires au lieu des 4,50% initialement prévus.
  • carrières : une augmentation de 5,27% de la masse salariale a permis des améliorations catégorielles et indiciaires.
  • maintien des comptoirs : Debré, ministre des finances, voulait imposer la fermeture d’une trentaine de succursales, la lutte a permis de refermer le dossier …. Provisoirement ….
  • temps de travail : alors que la revendication était de 40 heures par semaine, le temps de travail fut abaissé de 43H45 à 41H15 par semaine.
  • congés : les grévistes obtinrent deux jours de congés en plus
    carrière minimum garantie : la lutte a permis d’intégrer, dans le statut, des délais maximas d’avancement.
  • suppression des dames titulaires : ce fut une grande victoire pour l’égalité des droits des femmes, la catégorie a été supprimée et les agents féminins intégrés dans la catégorie secrétaire comptable
  • extension des droits syndicaux : la section syndicale d’entreprise fut reconnue et la commission mixte permanente créée : elle devait se réunir avant toute décision de gestion du gouverneur ….

A la suite de ces deux semaines de grèves, et forts des succès revendicatifs, de nombreux agents sont venus se syndiquer à la CGT Banque de France, comme des dizaines de milliers au plan confédéral. Preuve en est du lien séculaire entre la puissance syndicale, le nombre de syndiquées et de syndiqués et la puissance revendicative conduisant à des succès historiques.

Réquisition de postes à essence pour les travailleurs :

Anecdote savoureuse : alors que le pays souffrait de pénurie d’essence, le comité intersyndical de grève de la Banque de France avait réquisitionné le poste à essence de la rue de Colonel Driant afin de privilégier en carburant les travailleurs en lutte !

Il restera dans l’histoire sociale la participation remarquable, au cours de ces deux semaines de grève, du personnel de la Banque de France à l’un des plus grands mouvements revendicatifs qu’a connu notre pays.

Il a permis d’analyser, face aux corporatismes vivaces et sclérosants, que de grandes luttes solidaires et confédérées permettent de très grandes avancées revendicatives dans toutes les entreprises qu’elles soient publiques ou privées et même dans une Banque centrale …

Il a permis aussi d’analyser que le capital et le patronat ne renoncent jamais et tentent de reprendre tout ou partie de ce qu’ils ont concédé. Ainsi, rien n’est jamais fini et ….tout recommence !

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