A Bercy : 33 000 départs en retraite de 2008 à 2013... 3 000 départs de 2013 à 2014 !

Même en tenant compte des effets du « baby-boom », les deux réformes des régimes de retraite de la fonction publique (en 2003 puis en 2010) ont contribué à réduire sensiblement le nombre de départs en retraite. Tel est le constat que nous formulons au regard des données ministérielles.

Si l’on peut évaluer le nombre moyen de départs annuels à 6600, il chute brutalement aux environs de 3000 pour la période de 2013 à 2014.

Outre le poids de la crise économique, le recul des départs à la retraite résulte en grande partie des réformes des retraites de 2003 et 2010. Elles ont notamment fait reculer progressivement l’âge minimum de départ à la retraite de 60 à 62 ans et mis un terme aux départs anticipés pour les mères de trois enfants et plus ayant quinze ans de carrière minimum.

Selon un rapport de Bercy, l’âge moyen de liquidation (c’est-à-dire le moment où le fonctionnaire décide de transformer ses droits à la retraite en pension) aurait ainsi augmenté d’environ de 4 mois en 2015 (3 mois de plus pour les fonctionnaires civils de l’État, 7 mois pour les militaires, 2 mois pour ceux de la territoriale et 4 pour l’hospitalière).

En ce qui concerne le pouvoir d’achat, l’embellie énoncée par les ministres est un leurre si l’on prend en compte le réel pouvoir d’achat des fonctionnaires retraité-es. Calculée en euros courants de 2015, la pension moyenne d’un fonctionnaire était en effet supérieure en 2000 (1313 euros en 2000 contre 1265 en 2015).

Enfin, les données ministérielles confirment la non-compensation de ces départs en retraite : pour la période de 2008 à 2014 la population retraité-es passe de 119 000 à 152 000 (+36 200) pendant que celle des actifs se réduit de 184 600 à 148 400 (-36 200).