Trente cinq heures et tous les maux ? La longue et nécessaire marche ! (Épisode 3/3)

Réduire le temps de travail, une constante. La réduction du temps de travail (RTT) est utile et efficace, tout le monde le reconnaît, en France comme ailleurs, où ses détracteurs en sont même les premiers (principaux) utilisateurs : patronat, MEDEF en tête, loin des tribunes médiatiques qu’ils s’offrent régulièrement le confessent. Sauf que...

Sauf que, s’ils en usent abondamment, c’est bien entendu à leur sauce, entendre par là faire payer la réduction des horaires par les salariés eux même. Et ça marche ! Baisses des commandes, crises économiques, réduction des coûts, « caprices » et appétit démesurés des actionnaires, tous ces événements apportent les mêmes réponses : chômage partiel, contrats précaires, intérims, licenciements, temps partiel imposé. Et l’imagination patronale est sans limite dès lors que la ou le salarié se paie la diminution des heures travaillées et que le résultat profite au capital.

Cette réduction là, les salariés la connaissent bien, et la pratiquent régulièrement, pour leur plus grand malheur. Dans le même temps, les gains de productivité liés aux nouvelles techniques et technologies, découlant de ruptures technologiques fortes, sont à l’origine d’une baisse régulière, effective et réelle du temps de travail. Baisse qui se traduit par... 24 millions de chômeurs en Europe, 85 millions d’européens qui vivent sous le seuil de pauvreté et 60 % des emplois nouvellement crées à temps partiel, précaires pour la plupart.

Dans ces conditions, il est difficile de faire passer la réduction du temps de travail pour une avancée sociale ! Et facile de traiter d’égoïstes ceux qui en bénéficient ! Il faut donc retourner la logique patronale et choisir, non pas, ce qui est la norme actuellement une RTT imposée avec baisse des rémunérations, mais une réduction du temps de travail choisie sans baisse des rémunérations.

Aujourd’hui, les 32 heures sont possibles, nécessaires même pour travailler toutes et tous, mieux et moins. Le progrès technologique ne peux continuer à avancer si le progrès social est stoppé, ou recule : la crise actuelle en est une des démonstrations. La CGT s’emploie à développer ses arguments, et propose un large débat avec les salariés sur ce thème.

Sérieux et documenté, l’argumentaire met à mal les idées reçues en la matière, trop souvent rabâchées, débitées par ceux là même qui en tirent un unique profit. Dès 1995 pourtant, le commissariat au plan préconisait de réduire le temps de travail, sans baisse des rémunérations d’ici à... 2015 ! Pierre Gattaz lui même, président du Medef, est d’accord sur les 32 heures... payées 32 ! Il n’a sans doute pas eu la possibilité de constater que le passage aux 35 heures (malgré ses imperfections, voir épisode 2/3) en France a contribué à la création de plus de 2 millions d’emplois entre 1998 et 2001. Il n’y a pas pire aveugle...

La RTT, non seulement sauvera, mais créera des emplois, rapidement, massivement. Passer aux 32 heures est potentiellement source de création de 4 millions d’emplois.

Financés comment, dira-t-on ? Par une réorientation des exonérations de cotisations sociales et des aides publiques, représentant aujourd’hui 10 points de PIB d’une part (soit prêt de 200 milliards d’euros par an), et d’autre part, par la dynamique de croissance qu’engendreront nécessairement les créations d’emploi.

Réduire le temps de travail c’est aussi anticiper les nouvelles ruptures technologiques, comme l’arrivée massive du numérique.

Mieux vivre, travailler mieux, qualité du travail, santé, sécurité des travailleurs, enfin concilier vie professionnelle et vie privée, gagner une réelle égalité femmes/hommes, combattre et éradiquer la précarité, c’est un grand projet, réalisable aujourd’hui et maintenant, il est urgent d’en débattre.

A CONSULTER ÉGALEMENT
 Trente cinq heures, et tous les maux ? (épisode 1/3)
 Trente cinq heures et tous les maux ? ou si le mal n’était pas là ou l’on appuie... (épisode 2/3)
 Travailler toutes, travailler tous, travailler mieux et travailler moins !

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