Courrier au ministe Le Maire concernant la situation et l’avenir de la Monnaie de Paris.

La mise en œuvre de la stratégie opérationnelle de l’entreprise épaulée par la Direction des Ressources Humaines révèle une fragilisation des savoirs et d’importants dysfonctionnements au sein des secteurs industriels de production sur l’usine de Pessac et dans les ateliers d’arts de Paris.
La Monnaie de Paris est présente au niveau international et se doit d’y représenter la France.

Trois sujets majeurs divers se posent actuellement à ce niveau : le retentissement international que sont les jeux olympiques dont nous sommes modestement les co-acteurs avec la fabrication des médailles olympiques attribuée à la Monnaie de Paris par le CIO, l’absence de projet sur la ligne de galvanoplastie de l’usine de Pessac pour assurer l’avenir de l’établissement sur la scène des monnaies courantes étrangères, la commande majeure de médailles d’entreprise.

La situation industrielle induite par les orientations de l’autorité de gouvernance de la Monnaie de Paris génère une incapacité à fabriquer en temps et en qualité nos produits manufacturés ainsi que nos créations aussi bien à Pessac qu’à Paris.

Les seuls modèles économiques retenus ont été la continuité de la baisse d’effectifs, la vente de nos stocks d’or
et un focus sur les ventes de nos produits à forte valeur ajoutée.
Cette communication ne trompe pas nos catégories socioprofessionnelles au cœur du fonctionnement de la Monnaie de Paris. Les leviers utilisés sont bien connus et dommageables pour la Monnaie de Paris à long terme. Quant à nos ventes, les marchés des métaux et de l’or ont joué le rôle de valeur refuge à la suite de diverses situations géopolitiques, augmentant significativement notre chiffre d’affaires, sans lien avec le plan stratégique.
L’accélération de la pressurisation sur la masse salariale a pour conséquence la perte de savoir-faire par le départ de cadres des postes clefs de direction, ce qui est un obstacle majeur à la définition d’une politique stratégique de l’entreprise inscrite dans le temps. Depuis 2022 un cadre ou un agent de maîtrise démissionne de la Monnaie de Paris toutes les trois semaines. La nouvelle année 2024 est à peine entamée que deux cadres viennent de déposer leur démission.

D’autre part la mise en place d’une seule direction industrielle décidée en 2019, centralisée et localisée à Pessac, sans consultation des partenaires sociaux, a eu un effet désastreux sur la production, la qualité et la gestion des flux :
>> La perte de la traçabilité de la fabrication de monnaies de 2 euros sur l’usine de Pessac.
>> L’abandon et l’arrêt de la production des bijoux au sein des ateliers Parisiens.
>> La non-conformité de nos monnaies de collection Or et Argent au sein des ateliers Parisiens.
>> La non-conformité de médailles vendues à l’international
>> La non-conformité de la frappe des monnaies de dix, vingt et cinquante centimes d’euros sur l’usine de Pessac.
Dans nos échanges au Comité Social et Economique, les difficultés industrielles sont minimisées aux motifs que l’entreprise conserverait la confiance des clients, possède un chiffre d’affaires satisfaisant et que l’ensemble est salué par le conseil d’administration de Bercy Finances.
Les réponses à nos questions techniques ont juste été des décisions de renforcement du contrôle du personnel avec une mise en place d’un ensemble de notes de service et un déni de nos arguments. Ces décisions n’ont eu aucun effet opérationnel, et à l’inverse, ont dégradé la cohésion des équipes et mis régulièrement les cadres et TAM en position d’échec.
Cette politique économique se traduit par une paralysie dans l’action opérationnelle de nos cadres et agents de maîtrise et occulte les réalités de commandement qui commencent par l’exemplarité.
L’actualité de la frappe des fausses monnaies de dix, vingt et cinquante centimes d’euros, qui relève de la souveraineté de l’État, nous ramène au fonctionnement de l’établissement public et commercial.

Extrait demande d’audience au ministère des finances.
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