Guyane, au delà de la solidarité

La CGT, avec d’autres organisations syndicales, Solidaires et FSU, a participé, mardi 4 avril dernier à une manifestation de solidarité et de soutien aux revendications portées par les guyanaises et guyanais avec leurs organisations syndicales locales.

Ces revendications sont justes, et les propositions apportées par le gouvernement ne répondent pas au besoin absolu d’urgence sociale que connait ce département, dans tous les domaines.

La Guyane est la dernière dans tous les domaines sur le tableau des régions françaises, et l’arbre que constitue le Centre Spatial Guyanais de Kourou (CSG) ne suffit pas à cacher la forêt de misère qui couvre ce département. Services publics, infrastructures, scolarité, logement, santé, chômage, insécurité, tous les indicateurs sont au rouge, malgré les bonnes intentions et les belles phrases distillées ici ou là.

Pourtant, la situation est connue, l’État dispose même d’outils performants pour l’analyser et remédier à tous ces maux. Des établissements publics financiers sont présents et susceptibles d’apporter une contribution significative au développement économique et social de la Guyane.

Une présence qui justifie même une attention particulière de la Fédération CGT des Finances, puisqu’elle fédère les syndicats de ces établissements.

L’Agence française de développement (AFD), la Caisse des dépôts et consignations (CDC) ont en effet depuis le milieu de l’année 2016 et la signature d’un protocole avec la Collectivité territoriale de Guyane (CTG) signé des financements ou engagements de financement pour permettre la mise en oeuvre d’une nécessaire politique d’investissements.

Logement social, rénovation de la voirie et des infrastructures scolaires, politique de la ville, prêts « croissance verte », prêts à taux fixes, à taux 0%, les moyens dont disposent le gouvernement pour améliorer la situation ne manquent pas. Mais dans la région la plus pauvre de France, avec un taux de chômage de plus de 22% et 44% des familles en dessous du taux de pauvreté, si cela constitue un signal, c’est notoirement insuffisant. Les rodomontades du Premier ministre n’y changeront rien, et la détermination des quelques 37 syndicats de l’Union générale des travailleurs Guyanais (UGT) reste entière face à l’énormité des besoins à satisfaire.

D’autre part, personne parmi les décideurs politiques ou économiques de métropole ne peut arguer de la méconnaissance ou de l’éloignement du département : l’Institut d’Emission des Départements d’outre Mer, (IEDOM) qui est, depuis décembre 2016 filiale à 100% de la Banque de France est présent à Cayenne par le biais de son agence guyanaise. Cet institut, qui est en fait la banque centrale déléguée, chargée d’assurer rien moins que la continuité territoriale en matière monétaire, par délégation de la Banque de France assure, entre autre, avec l’AFD et l’INSEE l’élaboration des comptes économiques et coproduit avec ces établissements des études économiques communes.
Les outils, les compétences sont donc présents en Guyane, dès lors, seule une réelle volonté politique est à même de faire « décoller » ce territoire.

La fédération CGT des Finances, avec notamment ses syndicats Finances publiques et Douanes, ainsi que ceux du secteur semi public de l’AFD, de la CDC et de la Banque de France (IEDOM) prendra toute ses responsabilités pour faire connaître et aboutir les revendications de tout un peuple trop longtemps oublié et trop souvent floué par une « élite » qui n’a que faire de l’intérêt général.

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